mercredi 23 novembre 2011

Pondicherry, où la France, ... euh, non, la provence n'est vraiment pas loin !

Comme je vous l'ai déjà dit, suite à un quiproquo incluant le lonely planet, le guide du routard, les compagnies de bus et nous même, nous arrivâmes à Pondicherry à 3 h du matin !
On nous éjecte du bus à 500 mètres de la gare routière. Sur la route des balayeuses nous demandent de quoi boire. A la gare routière, il y a du monde ; les gens sont allongés à même le sol, ils dorment. On décide de patienter que démarrent les premiers bus pour la ville, vers 5 h du matin. Pour patienter, on se prend un thé, puis on observe la vie nocturne de la gare. Vers 4 h, c'est la livraison des journaux, plusieurs hommes s'affairent à insérer des pages publicitaires au sein des différents quotidiens.
5 h arrive et il semble que les bus vers la ville soit rares. On part à pied, le premier rickshaw qui acceptera de nous prendre pour 30 roupies aura le privilège de nous amener à notre guest house !
Après l'installation, on profite d'être réveillées pour aller voir le soleil se lever sur le golfe du bengale ... Un petit dèj sommaire et on part se coucher vers 7 h du matin.
Vers midi nous partons à la découverte de la ville. Quel émerveillement devant tant de magasins proposant saris, tissus, bibelots ... tout un fatras d'objets dont il ne fait aucun doute que nous n'avons nullement besoin.
Les vendeurs sont agréables, c'est la première fois qu'on en rencontre qui semblent comprendre notre demande. (par exemple dans d'autres villes, si on demande à voir les saris bleus et sans motifs, ils nous sortent de magnifiques saris oranges fleuris ...) Parfois même ils parlent français ! (ce qui signifie qu'on ne peut plus parler librement entre nous ...)
Bref, c'est le paradis de l'acheteuse compulsive dont la capacité à raisonner à été sommairement altérée par une nuit blanche.

Le lendemain, on se décide à visiter la "ville blanche" qui correspond à la partie française. Blanche ne désigne pas la couleur des murs, mais celle de la peau des habitants. C'est bien entendu la zone de la ville la plus proche de la mer ...
Les noms des rues sont alors bien familiers : Suffren, Surcouf, Rue de la marine, Rue de l’évêché ... Il y a des trottoirs partout, très peu de déchets par terre.
C'est dimanche, la plupart des magasins est fermée.
Après une sieste dans un joli jardin, on découvre des bâtiments aux noms bien de chez nous :  Travaux publics, Instruction publique, Lycée Français ...
On se dirige ensuite vers le jardin botanique après avoir traversé le quartier musulman. L'entretien n'est pas suffisant et il semble presque à l'abandon ...
Le soir nous faisons un tour du côté de l'alliance française où un film est diffusé. Un Tollywood, c'est à dire, un film en bengali produit dans la région de Calcutta (à ne pas confondre avec les Bollywood à Bombay et les Kollywood dans le Tamil Nadu). Peut être un peu trop intellectuel pour nous ?

Lundi, la ville sort de sa torpeur dominicale et nous partons à la découverte des commerces de la ville blanche. Les prix sont hélas très chers ! Caroline craque tout de même pour une paire de tongs en cuirs faites sur mesure pour moins de 10 euros ...
Devant le lycée français on rencontre une maman indienne venue amener sa fille à l'école. Elle parle parfaitement le français car elle y a vécu 28 ans ... dont 12 ans à Istres ! Elle et son mari, militaire de carrière, sont revenus en Inde quand celui-ci à pris sa retraite.
Notre promenade nous mène au Café des Arts, où Sylvain et Pauline (les français rencontrés à Tanjore) nous ont dit qu'il était possible d'échanger des livres. J'y abandonne "La tête dans les nuages" de Susanna Tamaro et un livre de Guillaume Musso (E. c'est toi qui me l'a prêté, la question c'est pourquoi me l'as tu conseillé ? Désolé, mais pour ta santé littéraire, j'ai préféré qu'il reste en Inde ...)
On y rencontre quelques expatriés. Comme partout il y a de bons côtés, ceux qu'on n'échangerait pour rien au monde, et de très mauvais, pour lesquels on serait près à partir du jour au lendemain ...

Mardi, on se décide enfin à sortir de Pondicherry pour découvrir la communauté d'Auroville. Pour vous expliquer brièvement : un certain Sri Aurobindo a fondé dans cette ville un Ashram. Il a ensuite rencontré une française qui est restée pour fonder avec lui une ville idéale, où toute personne en quète de spiritualité, de toutes nationalités pourrait venir s'y installer, y vivre, sans pour autant prôner une religion en particulier. Cette française est devenue "la mère". Tous 2 sont maintenant très respectés au sain de Pondi et d'Auroville, on voit partout leurs photos.
Auroville est constituée de plusieurs quartiers dispersés dans une forêt plantée par les habitants. Il y a plusieurs pavillons représentant les différentes nationalités qui vivent dans cette ville. Difficile d'y accéder, difficile de se déplacer. Heureusement, nous rencontrons Michaël, un ancien aixois que Caroline connait, et qui est venu travailler 1 an ici ! (décidément le monde est vraiment petit !)
Il nous fait découvrir la ville, en particulier le pavillon Tibétain, une fabrique d'instrument de musiques, une ferme ... Le soir, nous participons à un cours de chant Ôm.
Il nous raccompagne ensuite à Pondi où vit sa copine (elle même indienne). Je ne vous donne pas de détails sur le trajet, ni sur le moyen de transport car ma mère lit ce blog ...
Grâce à eux, nous entrons dans l'Ashram en dehors des heures de visite. On est tout de suite pris d'émotion dans ce lieu de recueillement. Au centre d'une cours, les tombes de Sri Aurobindo et de la mère sont recouverts de mandalas de fleurs. De nombreuses personnes méditent ou prient. L'air est chargé d'encens. Le silence règne ... On ne peut que sortir de ce lieu ému.
Nous partons ensuite manger dans le meilleur restaurant de la ville. Comme la copine de Michaël (dont j'ai malheureusement oublié le joli prénom) ne parle pas français, nous conversons en anglais. (Caroline me fera remarquer que je me débrouille de mieux en mieux.) Je me rend compte que Bouddhisme et méditations ont de nombreux points communs avec la psychanalyse ...

C'est déjà notre dernière soirée à Pondicherry. Demain nous partons vers la touristique station balnéaire de Mamalapuram, histoire de visiter nos derniers temples hindous avant notre départ vendredi pour le Sri Lanka.
(et de retrouver nos chers touristes indiens, qui ne nous avaient vraiment pas manqués ...)

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